Dr. François Mpuila Udps Belux
La journée d’hier 30 juin 2005 demeurera à jamais comme un moment fort dans l’histoire politique de notre pays. En effet, le peuple congolais a fait la grande démonstration à la face du monde de sa volonté inébranlable de prendre son destin entre ses propres mains. Ni les intimidations ni les menaces des paternalistes et autres donneurs de leçons n’ont su faire plier la dynamique de la révolte qui couve depuis un long moment au Congo. Le ton avait été donné par le secrétaire général de l’UDPS, Remy Massamba qui dans sa note circulaire n°048/UDPS/SG/05 du 28/06/2005 confirmait l’organisation des grandes manifestations annoncées depuis plus d’un mois plutôt par notre parti.
La marche organisée à Bruxelles : un acte majeur.
C'est sur le coup de 12 h00 qu’a débutée la grande marche pacifique organisée à Bruxelles. Le point de départ était installé au centre pour réfugiés appelé Petit Château. Si au début la manifestation ne comptait qu’une centaine de participants, très vite l’affluence a augmenté, plusieurs de nos compatriotes arrivés en retard au point de rassemblement se sont mis à rejoindre au fur à mesure le cortège qui se dirigeait vers la gare de Bruxelles midi. Plusieurs participants exhibaient des affiches sur lesquels on pouvait clairement lire les revendications des congolais qui exprimaient leur rejet de la coalition militaro maffieuse au pouvoir à Kinshasa avec cette formule « 1+4=0 ». Sur les affiches on pouvait également lire la condamnation des manifestants de la dernière initiative maladroite du président de la commission européenne et de son souffleur de commissaire au développement dont les tendances paternalistes vis à vis des congolais font plus qu’exaspérer. Débutée sous un soleil radieux la manifestation allait subir sa première grande épreuve, en effet sur le point d’atteindre la gare de Bruxelles Midi, les premières gouttelettes de pluies se sont mises à tomber. Après un court moment d’hésitation entre l’envie de se disperser pour se mettre à l’abri et la volonté de continuer à marcher, les manifestants choisirent de faire preuve d’une volonté inébranlable en bravant dame la pluie. La marche se déroulait dans une ambiance bonne enfant bien encadré par le service d’ordre du comité d’organisation et la police de Bruxelles.
Les autorités policières qui s’attendaient à une faible mobilisation ont du vite se rendre au fait que la manifestation prenait une ampleur qui exigeait un déploiement des forces de polices plus importantes. C’est ainsi qu’après avoir dépassé la gare de Bruxelles Midi et au moment où le cortège se dirigeait vers l’avenue Louise que l’hélicoptère de la police fédérale belge a fait son apparition dans le ciel de Bruxelles, preuve que la manifestation était un grand succès populaire puisque l’affluence ne faisait qu’augmenter l’approche de la Porte de Namur. Surprise à l’approche des avenues latérales qui conduisent au quartier Matongué, la police bloquait en complètement l’accès, ce qui obligeait le cortège à poursuivre sa marche tout droit. Heureusement plusieurs de nos compatriotes qui se trouvaient au quartier Matongué, prévenus de l’approche de la marche vinrent massivement intégrer le cortège sur la ceinture de Bruxelles.
Empêchés d’emprunter l’avenue qui menait à l’ambassade du Congo à Bruxelles, les manifestants allaient improviser un scénario que la police n’avait pas du tout prévu : faire un sit-in devant l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Bruxelles. Se sentant pris de court, les agents de sécurité à l’ambassade US et les policiers belges en faction sur place vont faire appel aux grands moyens, c’est ainsi que plusieurs véhicules blindés vont arriver sur place et un périmètre de sécurité va être mis en place par la police qui devenait de plus en plus nerveuse parce que toute la circulation sur le ring se retrouvait complètement bloquée par les manifestants qui faisaient face à l’ambassade US. Ce face à face va durer une bonne demi-heure et les esprits commençaient à s’échauffer. Peu s’en est fallu que la police lance la charge. Heureusement que le gros des manifestants va refuser la confrontation et obtempérer aux injonctions de la police. C’est ainsi que le cortège va être contraint de faire marche-arrière pour se retrouver pris en sandwich sur l’avenue Beliare par la police. Ne sachant plus avancer et contraint à demeurer sur place par la police les participants à la marche manifestaient de plus en plus leur impatience pour rejoindre le point de chute de la manifestation : l’ambassade de la RDC. Entre 13h30 et 15 h00, les manifestants vont se retrouver enfermer sur cette avenue, pris en étau par la police. Et c’est sur cette avenue nous avons la surprise d’apercevoir un Bounty, venu sans doute faire de la récupération à la marche. En effet, cet échevin de la propreté à la ville de Bruxelles fait parti de ces congolais belges qui gardent un silence coupable face à la tragédie congolaise pour ne pas déplaire à leurs maîtres blancs.
C’est sur le coup de 15h00 que la police allait décider de lancer la dispersion de la manifestation. En lançant tout d’abord des appels au microphone, la police voulait conduire les manifestants dans une petite rue latérale à l’avenue Béliare leur faisant croire qu’elle débouchait vers l’ambassade de la RDC. Ayant compris la manœuvre les manifestants refusent catégoriquement de bouger. Contraint sans doute par les grands embarras d’embouteillages que la manifestation gênerait et vu l’approche de l’heure de pointe au moment où les navetteurs allaient se mettre à quitter les bureaux, la police décide alors sans ménagement de disperser la manifestation.
Le plus important à retenir est que cette manifestation a été une réussite totale, les congolais ont infligé un démenti cinglant aux prophètes de malheurs et autres soit-disant spécialistes du Congo qui sur certains médias belges n’ont pas cessé d’affabuler sur la tragédie congolaise par leurs analyses indigestes totalement hors contexte. Notre parti conduit par son représentant BELUX François Tshipamba Mpuila a fait une démonstration éclatante de sa grande capacité de mobilisation, infligeant par la même occasion un démenti cinglant aux prédictions de la porte voix de la dictature de Kinshasa qu’est Colette Braeckman . Les faits sont têtus et quel que soit ce qu’elle écrira dans son torchon, les observateurs neutres et indépendants auront eu l’occasion de se faire une idée exacte des vraies aspirations des congolais.
Notre combat n’est crédible que si nous-même croyons d’abord en sa justesse, cette marche organisée à Bruxelles en ce 30/06/2005, demeurera à jamais comme un acte majeur car désormais avant de parler les affabulateurs et autres porte-voix de la dictature de Kinshasa devront réaliser que les congolais ne sont pas des moutons de panurges. A bon entendeur salut !!
Ngandu Bukasa Etienne
Gent
België